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Les vies à ne pas voler #4 : Stéphane Servant

Parce que nos vies matérielles et intellectuelles sont indissociables et précieuses, parce qu'aujourd'hui les offres culturelles sont accessibles et gratuites, Aporia Culture part à la rencontre des artistes de notre territoire pour savoir comment vivent-ils et comment travaillent-ils en ces temps confinés.


L'auteur Stéphane Servant répond à notre 4e chronique.

Après avoir reçu une multitude de prix pour son précédent roman, Sirius (éd. du Rouergue) - dont Finaliste du Prix Vendredi 2017, Prix Sorcières 2018, Prix Imaginales des collégiens 2019 -, Stéphane Servant vient tout juste de recevoir le Prix Polar en Séries du festival Quais du polar pour son nouveau roman Félines publié aussi par les éditions du Rouergue (meilleur roman ayant un potentiel d'adaptation en série télévisée). Le festival s'est transformé en version numérique et s'est terminé dimanche.

Entre temps, il continue d'écrire des albums pour la jeunesse : Le nid chez Didier Jeunesse en 2018, Taxi pouet-pouet chez Gallimard jeunesse début mars...


Confiné depuis 3 semaines, comment gères-tu cette période en tant que professionnel ?


Quasiment tout le secteur de livre est à l'arrêt : éditeurs au chômage, librairies fermées, lecteurs confinés... C'est une bonne chose pour la sécurité de tous – et on ne peut que regretter qu'Amazon court-circuite la filière du livre et expose ses salariés précaires au danger.

Les livres sur lesquels je travaillais et qui devaient paraître à la rentrée 2020 sont reportés... A quand ? Personne ne le sait. Donc tous mes chantiers d'écriture sont eux aussi gelés pour un temps indéterminé.


Est-ce que cela génère des soucis, des annulations, des pauses ?


Les rencontres avec les lecteurs en librairie ou salons du livre sont bien entendu annulées – ce qui représente un gros manque à gagner pour bon nombre d'auteurs dont la trésorerie dépend beaucoup des activités connexes au droit d'auteur.

De même, les signatures de contrat et le versement des à-valoirs sont suspendus, problèmes de trésorerie supplémentaire.


Autre point d'interrogation : le versement des droits d'auteur par les éditeurs. Ce paiement, qui correspond aux ventes de livres sur l'année passée, intervient une seule fois par an. Les services de comptabilité étant fermés, tous les auteurs espèrent tout de même que les éditeurs verseront ces droits.

Pour résumer : les auteurs sont dans leur grande majorité des précaires comme bon nombre de travailleurs indépendants et cette crise va les impacter fortement. J'espère que la chaîne du livre dans son entier saura se montrer solidaire et unie.


Quelles activités continues-tu à exercer ? Sur quoi te concentres-tu ?


J'écris de la poésie sur l'air du temps. J'essaie de capter les espoirs et les colères qui traversent notre monde. Ce sont de petits instantanés que je publie sur Facebook (Stéphane Servant) et sur mon blog (http://stephaneservant.over-blog.com/). J'en mets certains en voix en enregistrant de façon artisanale dans mon garage.


Que nous conseilles-tu : comme livre à lire, comme musique à écouter, comme film à regarder ?

Un livre à lire pour inventer demain : Quel monde voulons-nous ? de Starhawk aux éditions Cambourakis.


Un film à regarder qui résonne aujourd'hui : "Les fils de l'homme" d'Alfonso Cuaron.






Une musique à écouter pour garder foi en l'humain : People's faces de Kate Tempest :








Et chez toi ? 😊


Livres à réserver à la librairie ou à la médiathèque les plus proches...

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