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Les vies à ne pas voler #8 : Stan Cuesta

Parce que nos vies matérielles et intellectuelles sont indissociables et précieuses, parce qu'aujourd'hui les offres culturelles sont accessibles et gratuites, Aporia Culture part à la rencontre des artistes de notre territoire pour savoir comment vivent-ils et comment travaillent-ils en ces temps confinés.


Pour cette 8e chronique, c'est Stan Cuesta, auteur et traducteur vivant à Montpellier qui répond aux questions.

Journaliste pour Rock&Folk, Rolling Stone et La Gazette de Montpellier, Stan est spécialiste de la musique, du rock et du jazz plus particulièrement. Il a écrit de nombreux livres et des biographies sur Jeff Buckley, Nirvana, U2, Queen, The Clash, The Ramones...

Ses dernières publications lui ont valu quelques belles mises en avant avec, en 2018 pour les 50 ans de 68, cette anthologie des airs rebelles Sous les pavés, les chansons (éd. Glénat), et l'année dernière : la discographie Neil Young cover (éd. du Layeur), la biographie de Catherine Ringer et les Rita Mitsouko (éd. Hoëbeke/FIP) et une analyse sur le groupe The Velvet Underground (éd. du Layeur).

Confiné depuis 5 semaines, comment gères-tu cette période en tant que professionnel ?


En temps normal, quand je suis à Montpellier, je reste chez moi pour écrire. Donc, ça ne change rien à ma vie. Ça sera même peut-être l’occasion de rattraper mon retard sur certains projets et de m’attaquer à d’autres que je repousse toujours aux calandres grecques.

Je suis avec mon fils, qui est en terminale, mais on ne se dérange pas : c’est un geek, il est sur son ordi, et moi sur le mien... En plus il vient d’apprendre qu’il avait quasiment déjà le bac sans rien faire, puisqu’il a une bonne moyenne !


Est-ce que cela génère des soucis, des annulations, des pauses ?


Oui, j’étais en pleine période de promo pour les livres de ma collection, je devais faire des signatures à Paris (Record Store Day), au Printival de Pézenas, à la Comédie du livre, etc. Tout a été annulé. Et les livres ne se vendent plus.

Je suis également journaliste musical et presque tous mes articles à paraître ont été repoussés ou annulés : il n’y a plus de tournées, plus de sorties de disques, etc. Les journaux dans lesquels j’écris vont même peut-être cesser de paraître. Donc gros soucis financiers en perspective.


Quelles activités continues-tu à exercer ? Sur quoi te concentres-tu ?


Je suis directeur d’une nouvelle collection de livres sur la musique chez Hoëbeke/Gallimard qui s’appelle Les Indociles (on a sorti un Jacques Higelin et un Catherine Ringer en octobre 2019). Donc je travaille sur les deux prochains, à paraître (si tout va bien) à la rentrée 2020 : Janis Joplin, écrit par Nathalie Yot, et Jim Morrison, écrit par Patrick Coutin. On rentre dans la phase relecture/choix iconographique, etc. donc beaucoup de boulot. J’écris aussi un Beatles pour les éditions du Layeur, à rendre bientôt. Plus divers articles pour la presse. Et si j’ai enfin le temps, j’essaierai d’écrire d’autres nouvelles...


Que nous conseilles-tu : comme livre à lire, comme musique à écouter, comme film à regarder ?


En ce moment, je n’écoute quasiment, pour les raisons que je viens d’évoquer, que les Beatles, Janis Joplin et les Doors. En même temps, il y a pire... Une nouveauté ? Izo Fitzroy, une super chanteuse soul anglaise, un disque qui met la pêche et donne envie de danser.

Les films... Je n’ai pas la télé et je n’en regarde pas sur internet, pour moi c’est comme regarder un Van Gogh en carte postale. Je vais au cinéma. Mais bon, là c’est mal barré.


Je conseillerai donc plutôt de lire des livres. Mais pas des mauvais ! Patrick Modiano, Jean Echenoz, Annie Ernaux, et ma dernière découverte, Didier Blonde (Le Figurant, formidable). Sinon, lire ou relire Jack Kerouac. Et JD Salinger. Et Richard Brautigan. Et Charles Bukowski (Sur l’écriture, Au Diable Vauvert, magnifique !)



Non, ça va, y a de quoi faire...


Vue de ta fenêtre... 😊


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