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Les vies à ne pas voler #13 : Louise Desbrusses

13e chronique avec Louise Desbrusses, autrice et danseuse, qui vit aujourd'hui en Bretagne après quelques années dans les Cévennes.


Normalement, elle devrait retourner dans quelques semaines dans le sud de l'Aisne pour la dernière partie de sa résidence-mission à la Communauté d'agglomération de la région de Château-Thierry.

Puis elle sera en résidence de création à l'automne 2020 à la Filature du Mazel dans les Cévennes avec une Bourse de création Occitanie Livre et Lecture.


L'année dernière, elle publie Le corps est-il soluble dans l'écrit ?, conférence dansée, préfacé par Célia Houdart. Accompagné d'un film de la conférence dansée écrite, créée et interprétée par l'autrice (réalisation Victoria Donnet), coll. Pulsar, éd. Principe D'Incertitude (avril 2018).


Sa dernière création, In extenso est née de la rencontre entre un poème de l'autrice, une litanie, un chant, une robe trouvée, un môle délaissé, quelques herbes sauvages, pendant une résidence à Fructôse. Louise Desbrusses est à la vidéo, la voix et la chorégraphie. Louis-Michel Marion à la contrebasse. Durée : 40 minutes.


Confinée depuis 6 semaines, comment gères-tu cette période en tant que professionnelle ?


Pour moi, il n'y a pas de séparation entre vie et art, donc ma réponse va être plus générale. Comme la plupart des projets ont été repoussés et non pas annulés, j'ai la tranquillité d'esprit que donne l'absence de pression financière. Par ailleurs, j'ai la chance d'avoir un jardin, un espace lumineux, le temps est plutôt clément, je peux me promener autour de chez moi.

J'ai l'habitude de passer de longues périodes de temps isolée pour écrire et il arrive que la solitude soit plus rude dans certaines résidences d'artistes. Je suis donc reconnaissante pour ces conditions. Cela me permet d'écrire. De réfléchir. De ne rien faire aussi, après quelques années un peu trop remplies. Je consacre également une partie de mon temps à soutenir des professionnels de santé et des personnes qui accompagnent des malades (skype/téléphone), puisque je suis également formée à l'accompagnement de fin de vie, éducatrice somatique et professeure associée à l'Institut Tamalpa (CA). Entre deux grosses tranches de roman, j'ai commencé à écrire un "truc", "La disparition des morts" dont je ne sais pas où il va, s'il va quelque part, et dont le début est publié sur le site de mon éditeur (voir liens).


Est-ce que cela génère des soucis, des annulations, des pauses ?


Au final, il y a eu une annulation. La structure a été totalement solidaire, malgré ses petits moyens et s'est engagée à verser les droits d'auteurs. Dans une autre situation, qui implique une collectivité territoriale, ça a été plus difficile, car la rigidité de pensée (et peut-être la panique de l'interlocuteur ?) a conduit à des échanges dignes de l'asile, c'est en voie de résolution.


Quelles activités continues-tu à exercer ? Sur quoi te concentres-tu ?


J'écris, j'écris, j'écris, j'écris. Je dessine, je dessine, je dessine. Je danse, je danse, je danse. J'improvise au piano.


Je regarde l'herbe pousser, je cueille des pissenlits, du plantain, des orties, des pâquerettes, de la mélisse, du fenouil sauvage pour la cuisine. Je participe à des conférences-QR en ligne de grands spécialistes américains de l'accompagnement (Jon Kabat-Zinn, Joan Halifax, Frank Ostaseski, etc.). etc.


Que nous conseilles-tu : comme livre à lire, comme musique à écouter, comme film à regarder ?


Je vis en mode contemplation, donc très peu de lecture, pas de films, je me fais ma musique et je vis surtout en langue anglaise en ce moment.


Le seul livre, un essai, que j'ai ouvert est : Recollections of My Nonexistence, a memoir, de Deborah Solnit (Viking ed.) reçu d'Angleterre à temps, j'espère qu'il sera bientôt traduit car il est important.

J'ai sous la main en permanence : Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs - initiation à la communication Non violente de Marshall Rosenberg, éd. La découverte. Un livre essentiel par beau temps et indispensable par temps de crise.

J'écoute Métamorphosis de Philip Glass.


J'ai découvert ce matin que le Testament de Tibhirine, d'Emmanuel Audrain (documentaire qui a inspiré le film de fiction Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois) est en ligne. Je le recommande chaudement.



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