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Sélection polar & jazz


Dans le cadre du Livre à l'écoute du jazz, Sylvie Martin du festival Millau Polar, vin et Cie nous propose une sélection Polar & jazz :

Les harmoniques, de Marcus MALTE (éd. Gallimard, Folio policier, 2008)

On retrouve le duo Mister pianiste au grand cœur, et Bob son acolyte chauffeur de taxi érudit, après Le doigt d’Horace et le Lac des singes. Vera est morte assassinée. Brûlée vive. Mister, le pianiste, l'aimait, comme elle aimait sa musique. Il veut comprendre : qui l'a tuée ? Pourquoi ? Cette fois, avec son ami Bob, il cherche, tâtonne, interroge et remonte peu à peu le fil de la jeune vie de Vera, jusqu'aux rives lointaines du Danube, jusqu'aux charniers des Balkans...

Rythmée par les grands standards du jazz, l'enquête des deux hommes fera ressurgir les notes cachées de ces crimes dont personne ne veut parler. Seul l’écho du cri des victimes ne meurt jamais.

Plus qu'un roman, c'est une ballade qui se joue ici. Un long blues nostalgique et envoûtant en même temps qu'un poignant chant d'amour et de rage.





Jass, de David FULMER (éd. Rivages, Thriller, 2010)

Quatre musiciens ont été assassinés à Storyville, quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. Le détective créole Valentin Saint-Cyr s'enfonce dans ces bas-fonds dangereux, d'où s'échappe une musique brute et rugueuse appelée Jass. Il découvre que les victimes ont toutes joué dans un certain groupe, dont le dernier membre depuis se cache. Sa seule piste est une fantomatique femme fatale, mais la police, le maire et même Tom Anderson, le « roi de Storyville », veulent l'écarter de l'affaire. Et s'obstiner à vouloir connaître la vérité, dans une ville célèbre pour sa corruption, devient vite dangereux...

Un roman sensuel et envoûtant, qui évoque la naissance du jazz et l'atmosphère unique de La Nouvelle-Orléans au début du vingtième siècle, baignée de musique et de bourbon, de vaudou et de meurtres sanglants.

(On retrouve Valentin Saint-Cyr dans Courir après le diable, Un récit dans lequel apparaissent « King » Buddy Bolden et Ferdinand LeMenthe alias Jerry Roll Morton).


Sur les traces de Chet Baker, de Bill MOODY (éd. Rivages/noir, 2004)

Evan Horne est pianiste de jazz et occasionnellement détective. Lorsqu'un de ses amis, qui préparait une biographie de Chet Baker, disparaît à Amsterdam, sur les lieux même où est mort le célèbre trompettiste, Evan ne peut faire autrement que de partir à sa recherche. Son enquête l'amène à croiser les pas de Chet Baker et à reconstituer les derniers jours de sa vie.

« Chet savait exprimer ce qui est poignant et mélancolique… Extirpant sans effort jusqu'à la dernière goutte d'émotion, il savait vous donner l'impression que ce qu'il révélait était si intime, si secret, que vous vous sentiez coupables d'avoir surpris des confidences qui ne vous étaient pas destinées. »

La tonalité du roman de Bill Moody, écrivain et musicien, est à l'image de ce jugement porté par son héros sur Chet Baker. Comme l'écrit Russ Freeman, qui joua et vécut aux côtés de Chet Baker pendant cinq ans : « Bill Moody a réalisé un tour de force en traitant un sujet aussi délicat. Sur les traces de Chet Baker est beaucoup plus qu'un roman passionnant : Bill nous y donne une vision intimiste du monde du jazz et du caractère de l'un de ses musiciens les plus remarquables. »


L’hiver à Lisbonne, d'Antonio MUNOZ MOLINA (éd. Seuil, 2001 (points 2016))

Dans cet hommage au film noir américain et au jazz, l’auteur raconte la vie tumultueuse d’un pianiste de jazz. Dans une chambre d'hôtel de Madrid, Santiago Biralbo, pianiste de jazz, raconte par bribes à un ami l'histoire de son amour pour Lucrecia, commencée cinq ans plus tôt à Saint-Sébastien, au Lady Bird. Quinze jours de passion fulgurante, le brusque départ de Lucrecia pour Berlin, quelques lettres, et le silence. Un vide que ne parvient même pas combler la musique, car au Lady Bird Santiago Biralbo avait eu la révélation qu'il ne pourrait désormais jouer du piano que pour être écouté et désiré par elle, l'aimée disparue dans les brumes du nord. Puis la réapparition soudaine de Lucrecia, mêlée au vol d'un tableau, un accident - peut-être un meurtre -, une passion qui s'achève à Lisbonne dans une reconnaissance mutuelle, et un homme qui surmonte la solitude finale dans la certitude obscure qu'il n'y a ni souffrance ni bonheur mais un destin inscrit dans la douceur sauvage et âpre de la musique, et qu'il importe peu, dès lors, d'être mort ou vivant.


Lazy Bird, d'Andrée A. MICHAUD (éd. Rivages/noir, 2018)

Bob Richard est animateur radio. Un gars solitaire et passionné de jazz. Plus à l'aise tout seul derrière son micro la nuit qu'avec ses congénères qui se méfient de lui. On ne sait jamais, au cas l'albinisme serait contagieux. Il est appelé pour remplacer un animateur parti du jour au lendemain dans une station du Vermont. Des nuits bleues à programmer majoritairement du jazz comme Georgia of My Mind de Ray Charles, morceau qui va jouer un rôle important dans l'intrigue. Tout semble plutôt bien se passer jusqu'à ce qu'une femme lui demande de jouer Misty pour elle…

Un roman envoûtant, tout à la fois très noir, onirique, parfois cocasse : le meilleur ami de Bob s'appelle Charlie Parker et sa logeuse Rita Hayworth.

Lazy Bird, titre de ce roman, est un morceau de John Coltrane, extrait de l'album Blue Train en 1957. C'est aussi le surnom que Bob Richard, donne à une jeune paumée, un petit oiseau tombé de nuit, qu'il rencontre par hasard. Mais y a-t-il de la place au hasard dans ce roman, tant les destins semblent inéluctablement tracés ?


En partenariat avec la librairie Syllabes de Millau.


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